Une claque à la fois
Les maux s’affichent en dérision pour s’écrire
Bonjour monsieur la tête éclate de devoir le saluer
Ce mec était une erreur la mère avait dû se gourer
La relation était scellée pour de vrai avec un air idiot
La recette du premier jour valu jusqu'au dernier
C’est seulement sur son cadavre qu’il glissa un pardon
Avec respect en reculant la tête par pure précaution
Les réflexes chez certains sont devenus l'évidence
Les mesures valent bien au-delà des règles
Tout homme sait que n'est pas père qui veut
Un étranger avait osé poser la main sur sa proie
Juste pour lui faire avouer qu'il serait bien son père
La blague était grosse et valait son pesant de géniteur
Les coups allaient pleuvoir comme une grêle d’orage
Si une étoile avait dû mourir à chaque volée reçue
Le ciel serait certainement vide depuis longtemps
Le bourreau de celui-ci voulait qu'on l’appelle père
Oui bien sûr monsieur mais aïe s'il vous plaît pardon
Baisser les yeux ou les lever allait revenir au même
L'idée d’insolence était le leitmotiv de ses obsessions
Non pas sur la tête mais le geste était preste et brutal
Même pas mal vas-y plus fort mon pote je m'en fous
Un jour j'aurai ta peau que je tannerai en carapace
Le rebelle n'a de cesse de devancer l'appel extrême
Devenir le plus fort malgré châtiments et ricanements
Les nerfs hideux de honte se roulaient dans leur venin
Les dimanches ne dispensaient pas que de belles prières
Le reclus dans sa cellule jouait des murs avec le front
Le tam-tam des oreilles perdait le ronron des manèges
Les trous sillonnaient le crâne pour y chercher la raison
Aucune issue ne s'offrait au corsaire de pacotille
Il en prenait pour son grade jusqu'à saigner du nez
Et ce n'est pas grave il y avait pire encore à venir
Aller chercher le chaos pour que le match s'arrête
Mais la partie continuait sur son chemin de croix
Le christ vivait son calvaire pour rejoindre son père
Dans l'ombre anonyme d'autres meurent au pilori
Le pouvoir absolu des tyrans s'exerce sans partage
C'est aux dépens de soi que la partie continue
Les abris avaient quitté les honneurs de la guerre
Les survivants sortaient pour panser leurs blessures
Les bambins sans nom s'accrochaient aux biberons
Pour devenir les champions de la mise en échec
En attendant enfin leur tour pour se taper des filles
L’overdose de connerie allait faire des ravages
L’Amazonie n'est qu'un square pour les géants barbares
Puis on restera tout petit pour le restant de sa vie
C'est comme au théâtre on rit on pleure on applaudit
La claque épate quand elle vous mord la joue
Les dégâts collatéraux des attaques frontales
Torpillent les acteurs trop soucieux de leur texte
Les spectateurs épatés attendaient un miracle
Naturaliser les sauvages en canailles empaillées
Leurs gueules à claque excitaient les bigotes
Le malheur pleurait la fuite des mots d'amour
La vérité était que tout le monde s'en foutait
Chacun dans son cerveau rédige son testament
Alors qu'au fond de soi hurle toujours un enfant
On le tue bêtement pour entretenir le prince
Qui profitera de tout au frais de la princesse
La vie aurait le dernier mot serait toujours belle
Les saisons endeuillées ravivaient leurs couleurs
Le soir tout le monde rentrerait pour nourrir ses frayeurs
Les uns avaient peur du loup les autres de la bergère
Dieu redescendrait pour tous jusqu'à le tutoyer
Une belle ambiance régnait dans cette sainte famille
Les vieux abandonnés crevaient la dalle
Les jeunes embastillés ruminaient leur vengeance
Les méninges s'échauffaient en narguant l’extincteur
Depuis toujours le délinquant endossait sa tunique
Personne au rendez-vous pour lui régler la pendule
Depuis la coulpe bat son plein et la coupe se vide
Le temps courrait après l'argent pour rembourser sa dette
Le facteur descendait par la cheminée récupérer ses lettres
Nous montions amusés au sommet de nos rêves
La vitesse du sommeil ne permettait pas de les attraper
Nos réveils castrés faisaient beaucoup de victimes
Au premier rang desquelles de jeunes femmes en larmes
Offusqué de souffrir l'intéressé faisait bonne figure
Devant la scène filmée sauvagement de l'intérieur
Guy Aguenier