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31 juillet 2015 5 31 /07 /juillet /2015 17:46

 

 

 

Hôtel des ventres.

 

 

 

On s'aventure hors du quartier des habitudes. Dans des contrées familières néanmoins inconnues. Pleines d'étrangeté. Berceau de l'insoupçonné. De l'inouï. De l'étranger à reconnaitre.

 

Sur le chemin le sol perd son revêtement lisse et régulier. Les bas-côtés deviennent instables. À la lisière des choses des bandes d'inquiétudes aiguisent la curiosité. Entre attirance et répulsion d'une humeur hasardeuse. Une ruelle dans un bain d'impuretés.

 

Au milieu de l'inconnu. La réception se fait par ricochet de connexions intimes. Incongruité sur le seuil d'un univers établi. Scellé de toutes parts. Nous sommes à l'entrée de l'hôtel des ventres. On est accueilli en chambre commune.

 

Un révolver est confié à l'arrivant. On cache l’arme de poing à  crosse nacrée sous l'oreiller. En signe de défense. Sous le baldaquin des nuits chaudes des époques révolues. Bijou à balles réelles. Chargé en répétition admise. La cible virtuelle. Laissée à la discrétion des fantasmes. Fuir sa frayeur par un meurtre imaginé en sourdine.

 

L'observable se fait sur découpe sagittale d'un ventre. Oublié depuis belle lurette. Empli de tous les manques du trop-plein. Les alvéoles du perdu se dessinent à l'infini d'une obscénité joyeuse. Sortir de l'impossible à la limite du souffle. Typhon d'un disparu en devenir.

 

Abandon de soi au bénéfice d'une perte définitive. D'un objet sans nom. Fossilisé dans le rien à ne pas avoir. L'œil vidé de sa substance jouit du vide d'une rencontre aveugle. Hors sens d'une méditation muette. Abstraction au cœur de l'invisible. Sur tranche d'ignorance supposée juste suspectée. À l'insu du vivant en attente de reconnaissance. 

 

Drapé d'indifférence on se quitte de haut en bas à pas feutrés. À l'aide d'un monte-charge irréel. Les hommes au loin n'attendent rien. Ni de vous. Ni de personne. Encore moins d’eux-mêmes. On devise désormais à l'envers de tout.

 

Une chose qui n'a jamais existé reste la seule carte du territoire à explorer. L'obstacle s'obstine à occulter le regard. À nier la réalité incompréhensible. Va-et-vient libéré des entrailles du rêve. Comme voyage de noces il y a peut-être pire à faire.

 

 

 

guy aguenier

 

 

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