Sans réfléchir
Il n'y a rien à retenir. Va où rien ne t'appelle. Là où tu rêvais ne jamais aller. C'est comme un chemin à peine tracé qui est celui de ta peine à déchiffrer.
L'équation trouve enfin un visage. Étrangement familier. Ressemblant à ce qu'on a cru beau dans la jeunesse. Celui de l'inconnu à suivre sans réfléchir. Jusqu'à ce qui n'est plus.
Sans fin le profil se transforme. Pour s'effacer dans une forme qui jamais ne se nomme. Sous peine d'oubli. Effacement d'une nuit qui s'éveille sans jour.
Avec une lumière qui ne vaut que pour soi. Ruiné de chagrin le cœur s'effrite en lambeaux de petits matins stériles. La pertinence de l'être se noie dans le larmoiement.
Tout s'arrête comme privé de sa source. Le sourire s'aigrit du dépit d'infortune. Il faut convenir enfin d'un abandon de toute-puissance. Une faillibilité fatale à l'humeur postnatale.
Guy Aguenier