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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 10:34

 

 

 

 

Mariage à débordement

 

 

Mariage à débordement chez un proche parent ami. Analogie familiale ou l'excès cache un défaut à dissimuler. Sous peine d'exclusion. On menace quelqu'un d'une sanction pour éviter que l'autre ne la réclame.

 

La fête est orgiaque. Les purées explosent partout. Sur les tables les murs et les meubles. Les crèmes coulent à flots sur les jabots engorgés de traîtrise. L'hypocrisie du dépit se répand jusqu'à polluer les musiques ambiantes. Air saturé d'insanités.

 

L'ennemi est extérieur. Le lieu clos tente de sécuriser la tablée d'ingénus. Tous se goinfrent de mensonges pour se faire cracher une vérité. Fantôme dissimulé dans les panses régurgitantes de taches de honte héréditaire. En tout genre. Ça dégueule partout. Le service est débordé. L'anarchie règne dans la galerie dégénérée d'un passé indifférent.

 

Pas de plaisir sans réplétion. C’est le règne de la satisfaction animale. On dévore juste pour le plaisir d'avaler. De dévorer. D'oublier.

 

Un inconnu débarque en marge de la cérémonie. Familier de l'assemblée il cherche à se restaurer. Mais il ne reste plus rien pour la faim d'un autre. Tout est clos. Verrouillé en garantie de satiété. L'étranger pris à partie est accusé de trahison. On le charge des maux refoulés des autres. C'est lui le responsable de la débauche gargantuesque. C'est lui qui a détourné l'essentiel à partager. C'est lui qui s'est grugé et qui plombe le monde de sa cupidité coupable. De sa soif de vengeance. Il est repéré comme bouc émissaire des expressions obscènes échangées en reproches sanglants.

 

Les fusées verbales s'inscrivent indélébiles sur le fond des culottes. Font des taches marronnasses sur les assises. On se sent péteux de la merde des autres. Et la mise à mort se fait en parfaite harmonie du chaos endormi. Dans une léthargie collective.

 

Pas d'oreiller pour celui arrivé trop tard. Après la partie. La place est prise et l'ami d'hier est devenu l'ennemi de demain. En rancune farouche. Avec de la cruauté jusqu'à l'os. Même refrain depuis l'origine.

 

Aucun remède dans le concert des anicroches. Des exclusions définitives seulement. Le temps effiloche tout même l'humeur. Le fond de l'œil à troué le regard. L'envie est débarquée du tableau avec pertes et fracas. Des souvenirs d'amitié peuvent çà et là tenter de reprendre la main. Pour de nouvelles alliances.

 

Une petite amie oubliée lui tend son oreiller. Avec ses petits trous qui se prêtent aux baisers. Mais le climat est tari de blessures intimes. Le réveil éclate avant que le jour ne se lève.

 

On oublie les jouissances passées présentes et futures. Seule la honte révèle au grand jour la faute qu'on croit avoir commise. En complicité d'intérêts dévoyés.

 

Mis à nu le corps se cache dans son symptôme. Pour échapper à la verge vengeresse. Un brin de folie étranglée ravage les velléités de retour à une lueur de sincérité.

 

 

Guy Aguenier

 

 

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