Cervelle qui roule
Échapper à l'ouragan du délire.
Panique en secousses hideuses
De muscles dessertis de fonction.
Vertige sans oubli ni ivresse.
Une forme coule à flots.
Sur un décor cinglant.
Les sirènes de l’abandon
Noient cris comme larmes.
J'ai jeté aux oubliettes.
Les derniers espoirs.
Des filets de mémoire.
Vase de culture desséchée.
Une moisissure d'amour en plus.
Miroir d’une nuit fracturée.
Bribes de temps sur l'horizon.
La perversion a planté sa grève.
Mon stylo sens l’obscurité.
Je me ronge de la tête aux pieds.
La terre n’a pas été solide.
Mes germes n’ont jamais poussé.
Tandis qu'à grands pas futés
Je labourai l’avenue du souvenir.
Les chaînes rouillées
Ont eu raison de mes rêves.
Qu'elle vue assez sotte
Aurait la pensée d'une chambre.
Il n'en reste qu'un trace
Cachée sous les coussins du jour.
Flanc penché tiède de sueur.
Peur sur les draps sans appel.
Cervelle qui roule
Sur des voies sans issues.
J’hurle à la mort du désir.
La séance s’amuse à tout perdre.
Bientôt la prochaine station.
Je descendrai pour ne rien voir.
J'irai d'où viennent les marins.
Avec mes mains jusqu'aux étoiles.
Je déchirerai mes larmes.
En chuchotant le cantique de la fin.
Sans ouvrir le placard du désert.
Je reprends l'escalier de la veille.
Et marche désormais en silence.
Vers un demain sans penser à rien.