Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 11:01
MÉLANGE DE VIE ET DE MORT

 

 

 

 

 

Mélange de vie et de mort.

 

 

 

 

Des trajets qui ne veulent rien dire. Sur des cartes aveugles. Des dialogues de sourds empreints d'impatience muette . Entre bornés impassibles d'incertitude. Pas tout à fait morts et encore moins vivants.

En guerre on réclame la paix. En été une bière bien fraîche. En échec un peu de réconfort. Dans tous les cas on reste planté sur le seuil d'un nouveau jour. Rien de neuf sous le soleil. On attend un prétexte. Une attention souriante. Quand rien ne vient qui ne satisfasse personne. Ni les uns ni l'autre..

Autant de parties que de paradoxes. Des entre-soi en proie au delirium. En privation de balises. Internés dans le champ des mésententes. Chacun dans ses postures. Tapi dans l'immobilité on cherche du pied un tapis. Une descente de lit. Dans une attitude maladroite. On guette l'ouverture d'une paupière trop lourde. Impossible à soulever. Elle porte une mémoire qu'on ne peut ni gravir ni archiver.

Dehors le bureau efface le chantier. Le directeur du projet s'enfuit avec la caisse. Le grand architecte pose ses outils et attend son tour comme les autres. Entre un en-deçà congelé et un au-delà répudié. Entreprise volage et vaste plaisanterie. Juste pour se faire croire au bonheur d'exister.

Les souvenirs sont bien rangés. Comme sur le papier. Mais la répartition des places est brouillée par le caprice des humeurs. La règle d'or se perd dans l'écume des absents. On appelle dans le noir une forme de rédemption. Une récapitulation pour y voir clair. Pour tenter de comprendre quelque chose. Mettre de l'ordre dans les cerveaux. Trouver les mots où ils reposent. Matière vide dans la mémoire. Des trous. Voilà du veux-tu en voilà. Évanoui entre genèse et poudre aux yeux. Avec des plaintes. Des mots fondus dans le désordre habituel.

Cependant on resquille des esquisses de larmes. Des fantômes de rencontres. Des croisements de lignes de vie au creux des mains. Insignifiantes promesses non tenues. Peaux mortes qui collent au vivant comme la misère au monde.

De vague plaisirs intermédiaires à temps partiels. Sans fonction assignée. La Pierre reste vierge de toute inscription. On hésite à mourir. On a peur de ne pas reconnaître sa demeure. Et s’il n'y avait rien plus loin après. Rien de plus que passer à autre chose. Rien pour poser sa musette. Casser la croûte et attendre sa jeunesse. Avec un pied sur le rêve. Le reste dans les nuages.

Alors on rate la marche. On bute sur un arrêt non programmé. Et le système se bloque. Plus possible d'arrêter les aiguilles sur l'avenir. D'éviter les futurs déraillements. La correspondance n'est pas assurée. Le rendez-vous de demain est raté. Effacé du calendrier. On stagne à un péage avec une pièce qui manque. Sans franchir l'au-deçà du regard.

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

Photo Danièle  Vienne

 

Retrouvez d'autres textes dans le nouveau recueil "ÇA COGNE" 

Ecoutez notre podcast sur Spotify

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires