Cri de chair et d'oubli
Quand la terre est solide le cri trouve un corps à traverser. Support dévoyé de l'immensité des sens. Le jeu des membres s'exerce sur gamme d'instants éternels. Le débat se fait à huis clos.
La cérémonie est claire au-delà de la forme. Les simagrées au rancart aiguisent leur revanche. Ingénuité première oubliée dans l'usure des premiers baisers.
Temps marqué de soupçon. Pour rire et masquer les malentendus. Au-delà en manque dérobé au vêtement. Sous le sceau d'un désir qui cherche la sortie. Il trouve asile dans le silence.
Les réveils sont ardus quand l'hiver est venu. La fraîcheur des nuits rigidifie le souffle trop court. On s'absente avec un certificat de complaisance. On porte aux nues les exploits d'autrefois pour donner le change aux nostalgies.
On se voit dans le miroir des icebergs. Belle occasion échangée au rabais. Course effrénée pour atteindre les soupirs. La culotte se dégriffe. On colle à la peau pour accrocher la vie. La sagesse perd la servitude du passage obligé.
Le sexe retourne au pays de l'enfance. Pour soigner les âmes perforées. Les mots perdent leur validité. Les nuages emportent les rayons oubliés loin des lumières. L'absence se mesure à l'aune du cri. Dans l'oubli de la chair.
Le sentiment grignote ses tartines d'antan. Le rêve se raconte pour oublier le présent simuler un futur pour singer aujourd'hui. Rictus facétieux. Les bijoux de la casse se fondent en étourderie. Les simulacres ne dupent pas la forfanterie.
L'émotion s'échappe des clochettes enrouées. Il ne reste que le cliquetis de la pendule pour souligner l'attente. La vie croit à une seconde chance. Alors on plonge dans les affres d'une miséricorde confisquée par un Dieu moqueur.
guy aguenier
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