CHIENNE DE VIE

Chienne de vie

Ça vaut bout de chandelle

Quand l’envolée des désirs de l’un

Ne dépasse pas le désintérêt de l’autre

L’asymétrie est flagrante humiliante pour l’un

 Pas très gratifiante pour l’autre

Quand en plus le quiproquo touche à l’amour

Que le scénario conduit à une méprise meurtrière

La vie devient une chienne de vie

A la façade bien lissée au sentiment desséché

Ça desquame d’absence là où l’âme pleure son enfance

Jeunesse n’a que peu de temps pour oublier

Et continuer à jouer des rôles indélicats en silence

Comme c’est dangereux de mordre à l’hameçon de la séduction Déféré au rêve le réveil fait mal le désastre est trop grand

La campagne s’ouvre pour abriter l’horizon dévasté

Les souffrances passées ne passent pas

Sauf un brin de quelque chose

Qui ne sait pas pleurer

Qu’on ne cueille pas

Adieu princesse de vallée verte

Je retourne à l’éther pour y planter mes mots

Guy Aguenier

Photo Danièle Vienne Aguenier

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D'autres textes dans le recueil "ÇA COGNE" 

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Comments

[doucet-carriere]

Ce serait simple et triste de trouver l’autre, surtout si elle se tient debout à l’endroit où on la cherche. Pas si simple, et beaucoup plus que triste serait d’advenir à la révélation qu’elle n’est jamais que l’ombre portée d’une lumière, celle du regard qui l’a éblouie. Pathétiques sont les efforts déployés pour enjamber cette ombre. Tragique est cette marche désespérée.