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31 mars 2023 5 31 /03 /mars /2023 14:25
ESPOIR A L'ENVERS

 

 

 

 

Espoir à l'envers

 

 

 

 

J'ai étranglé la vie

Avec une corde de chagrin

Une haie d'amertume

Stoppe le désespoir des défunts

Le cours des fuites s'effondre

Dans les nefs calcinées

L'erreur a rompu ses remparts

Je triche ma pièce en prétention

Après les dernières marches

Devant moi l'ombre d’un manche

Le péché donne son fruit

A chacun de mes pas

A l’âme endormie une question cauchemarde

Qu’as-tu fait pour qu'il ne soit trop tard

                 Hypocrite léthargie sans réponse

Le ventre des essors a quitté le possible

Je cherche dans les regards

L’échéance de ma détresse

                 Je t'appelle chacune

Et tu restes où tu es

J'entends ton aboiement mon amour

J'écoute ton secours et tes voix à la pelle

J'ai perdu le secret que ta main

Et une des miennes que tu avais percée

Reviens reprends ton âge

Je te rendrai ta pureté

            Pile ou face

C'est toi qui commences

J'écoute ton sein qui bat

Il cantique un laisser venir

               Je le vénérerai je jure

           Sur cette croix

Que je me ferai taire

Tes doigts d'ordonnance m’effraient

Je décontenance mon arbre de raison

                J’asile mes passions

J’hurle non

Je hèle ta sirène

Bombarde mon cafard de tes fées suicidaires

               Lâche tes remouds

Tire mon échelle et achève ma ronde

Je t'apporte un lilas mort

Il n'y avait que celui-là

Tu n'es pas obligé de le lire

Lui dis-je timidement

Je sentais mes fesses rougir

D'un sentiment conjugué de désir et de honte

Quand elle sortit la tondeuse

Je pris mon allumoir et partis

Non criai-je du bas de la tour

Elle referma le coffre

Et l'auto vrombit dans une poussière prémonitoire

A ce moment te souviens-tu

Ton chat rendit notre dernier soupir

              Ce fut le tient Ce fut le mien mais jamais le nôtre

Il nous attend maintenant au pied de sa vigne

Il presse très fort la tige et dit Sors entends-tu

Et le venin prisonnier acheva de suinter

Je compris que désormais

Il me serait inutile de rentrer

Ma porte me serait à tout jamais clouée

         J’eus beau forcer pincer mon verbe

                      Elle n'a jamais cédé elle a le mur d'enfer

Seule elle a compris Ce qui m'échappe encore

              A quoi bon s'assister désoler sa peine

L'orgueil n'a aucune pitié

Il a l'amour aux lèvres

                Au fond du couloir une lampe brûle

                   Es-tu seule m’attends-tu J'hésite prends peur

Et fuis mon courage

Surpris dans son déclin

Ton sommeil me prend le pantin à la gorge

Le crissement de tes ongles sur sa vitre

Signale le dépit de ton refus

Tu me pries de sortir

Je m’exécute sans aucun appétit

J'égoutte un gros soupir

Je rappelle ma pensée et te salue de loin

Ton souffle chante un amour lointain

C'était juste avant mon dernier sourire

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

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