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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 17:07
CRI DE CHAIR ET D'OUBLI

 

 

 

Cri de chair et d'oubli

 

 

 

Quand la terre est solide un cri trouve un corps à traverser. Support déployé dans l'immensité du jardin des sens. Le jeu des membres s'exerce sur la gamme des instants éternels. Le débat se fait sans appel d'offre. La cérémonie est claire au-delà de la forme. Les chichis au rancart attendent leur revanche. L'ingénuité première oubliée vide son innocence dans l'usure des premiers baisers. Temps marqué de cicatrices vivantes. On garde un soupçon de rire pour masquer le souci des malentendus de sourds. Un au-delà en manque se dérobe sous le vêtement. Sous le sceau de la confusion, le désir cherche tendrement la sortie. Il trouve un caveau qui le reçoit en silence. Les réveils sont ardus quand l'hiver est venu. La fraicheur des nuits rigidifie le souffle trop court. On s'absente alors avec un certificat de complaisance. Les froufrous au chômage sont vendus aux enchères sous le manteau. Le mannequin sur mesure libère son excellence avec regret. Il porte aux nues les exploits d'autrefois. Il donne le change aux tricheries. Il se voit sur pied grandeur nature dans la galerie des icebergs. La belle occasion ne se trouve plus. Tout s'échange au rabais. On court d'un marché à l'autre pour atteindre les soupirs. La culotte se dégriffe. Les agrafes perdent le secret des agilités. On colle à la peau pour s'accrocher à la vie. La sagesse n'a plus la servitude de passage obligé. Les jouets du sexe sont de retour au pays de l'enfance. On joue au docteur pour soigner l'âme perforée. Les mots perdent le secret du silence. Les nuages emportent les rayons oubliés loin des lumières. Le portemanteau orphelin est vendu en brocante. L'absence se mesure à l'aune du vide. Histoire racontée dans les romans du crime d'une hypocrisie dissimulée pour limiter la perte. Les lunettes ne voient plus les larmes qui s'échappent. Le lointain s'éloigne à grand cri d'oubli. Dans l'absence de la chair. Le sentiment grignote sa tartine dans un thé d'antan brulant. On raconte son rêve pour oublier le présent. On fait l'appel des absents pour se convaincre qu'ils ont toujours tort. Parodie du passé en singerie d'aujourd'hui. Rictus facétieux dans les rides persistantes. Les bijoux de la casse se fondent en étourderie. On oublie d'éteindre pour faire croire qu'on est toujours là. Les simulacres ne sont pas dupes de leur forfanterie. L'émotion s'échappe des clochettes enrouées. Il ne reste que le cliquetis de la pendule pour souligner l'attente. D'une limite. D'un dernier métro. La vie taquine croit encore à une seconde chance. Mais sur le champ de tir les lance-pierres ont perdu l'élasticité du rebond. Alors on plonge dans les affres d'une miséricorde confisquée par un Dieu moqueur.

 

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

 

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