Le despotisme d’une douleur
LE DESPOTISME D’UNE DOULEUR
Je vous conjure de suite de m’enlever ça
Oui tout à fait mais maintenant n’y touchez pas
Est-ce à convenir qu’il y a là quelque chose à retenir
Mais où est-elle cachée cette source qui vous fait frémir
Entendu qu’à l’évidence ni vous moi n’en savons goutte
Il vaut mieux tout au moins éviter de toucher aux coutures
Car nous ignorons en quelque sorte ce qui tient la structure
Mais là il est inutile de se tirer les vers du nez ni de gratter
Ce qu’on croit être ce qui dérange qui nous fait consulter
Aidons à rendre ce qu’on pense être le mal supportable
Sans chercher à ébranler la complexité qui fait la loi
Mais ce n’est pas au fond ce que je voulais dire
Je voulais crier qu’en fait je ne suis pas bien
En vérité je ne sais plus du tout où j’en suis
Je cours à droite ou à gauche et appelle
Et je vous supplie malgré tout
D’écarter ce que j’ai dit
Et surtout d’éviter
De me toucher
Aïe oui bien sûr j’ai mal
Ainsi parle le despotisme d’une douleur
Guy Aguenier