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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 10:40
PAIRE MANQUANTE

 

 

 

 

 

Paire manquante

 

 

 

On fuit une maison pour ne plus y revenir.

Déménager est compliqué. Stress fatigue déprime.

Mais aussi surprise du changement.

Dans des camions qui circulent.

Chargent déchargent. Se remplissent et se vident.

Transferts tous azimuts.

Angoisse des clés. Du vol. Des contretemps.

Des routes désertiques. Des maisons abandonnées.

Une partie s’achève. Une désolation règne.

C’est la fin d’une chose et incertitude d’une autre.

Temps des restitutions. De biens. De mots. De souvenirs.

Regrets et crainte de l’avenir. Tout à la limite de l’impossible.

Un vide à affecter plus encore.

Place floue autour d’un néant. Communauté solitaire.

Pilotage risqué jouissif. La vie en jeu.

Avec les autres en parallèle.

Une étrangeté se laisse voir comme pour rire.

Freinage à un carrefour pour vérifier l’aiguillage.

Trajectoire déviée. Arrêt pour changer de nature.

On quitte le château pour une modeste demeure.

Le vieux reste en place. Ultime consigne.

Au revoir timide et honteux.

Comme se défaire d’une histoire. Jusqu’au dénuement.

On quitte pour ne pas déranger. Perte dans l’infini.

On questionne on cherche à comprendre.

L’infortuné chassé nu-pieds. Sans pointure à son pied.

À cloche-pied.

Un repère perdu et une paire manquante.

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

Photo Danièle  Vienne

 

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 14:10
PERPLEXITÉ BIENHEUREUSE

 

 

Perplexité bienheureuse

 

 

Un artiste devant la création

Sans inspiration certaine de toute manière

Aucun matériau ne semble le satisfaire

Grincheux hostile à son attente

 

Rien n’y fait tout se délite

Toujours hors de lui envisage la rupture

A bout de souffle sort de ses gonds

Se place devant le miroir

 

Il s’ordonne une figure singulière

Réaliser en un tour de main

La clarté d’une perplexité bienheureuse

D’être son propre partenaire

 

Il trouve alors un chemin de réalisation

Le geste lui échappe et dans le calme s’affirme

Se réhabilite en retrouvant l’autorité

Il fallait le temps d’y penser

 

 

Guy Aguenier

 

 

Création Danièle  Vienne

 

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16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 16:44
TOMBEAU DU DÉSIR

 

 

Tombeau du désir

 

 

 

Je dépose les outils du malheur. L'acquis trop ancien oublie son usage. À charge de réviser le quotidien. D'exploiter l'insoupçonné. De visiter à l'infini les cavernes de l'âme. D'en extraire le pire pour s'alléger du meilleur. Le cracher en écriture. Noir de papier d'idées.

Tyrannie des portes ni ouvertes ni fermées. Sur des cloisons entre deux rives. Dehors et dedans confondus. Il faut sortir de l'un pour se trouver directement dans l'autre. Sans échappatoire. Deux espaces séparés par une porte. L'un étant l'extérieur de l'autre.

Étrangeté de chaque côté du mur. Enfermé il faut ouvrir pour verrouiller de l'extérieur. Absurde. Le dehors est occupé. Hameçonné par une soirée funèbre. En fond d'écran un catafalque surélevé dans une lumière diaphane. Avec cadavre blanc pour l'occasion. Tombeau du désir.

Une assemblée s'écarte hostile et familière. Il semble que cela me concerne. Bonne raison pour m'accueillir et me laisser à distance avec moi-même. Confrontation douloureuse. Le deuil fait peur. Même maquillées de blanc les ténèbres sont effrayantes.

C'est le sacrifice d'une pulsion innocente pour livraison non conforme. Chantage de vie sur transaction  au noir. Dommage  de confusion familière. Mort entre le dehors et le dedans dans le paradoxe du vivant. Visualisation du sacrifice d'une cause étrangère.

Compétition inégale en force. En style. En esthétique. Sport en vertige d'images. Relais de jumeaux en concurrences. Entre soi et soi. Avec arbitrage d'un tiers favorable à l'autre. Qu'est-ce ce désir mort qui hante le présent. Et puis le rythme s'accélère. Les enjeux se perdent dans la rivalité fratricide complice.

Laideur et beauté arrivent ensemble à la dernière erreur. Un seul sera au rendez-vous. Le premier. C'était plié et payé d'avance. C'est comme ça quand la vie s'arrête. Dans l'écho de l'absence. Quel est ce bruit derrière la mort. C'est l'au-delà du rêve.

 

 

 

                                                guy aguenier

 

 

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15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 12:13
CLANDESTINITÉ DE L'IGNORANCE

 

 

 

 

 

Clandestinité de l'ignorance.

 

 

 

 

 

Promenades en règlement de comptes du plaisir refoulé. Inavoué réglé à la barre des injustices suprêmes. Légèreté d'être balancée à l'égout. Plombée des chaînes qui brisent le désir. Petitesse abîmée en rêve d'abandon. Chronique ésotérique du désespoir.

Exilé en terre d'hostilité le rêveur fait ses adieux aux érections matinales. Le sexe craint le réveil. Il s'éteint en silence. Dans la clandestinité de l'ignorance. Comme une carcasse désossée en perte de substance.

Ça grogne de l'intérieur contre la vulgarité. Dans la promiscuité des axes bouchés d'impertinence. Un geste en bloque un autre. Conflit d'instincts aux sorties tumultueuses de l'être. L'action s'arrache à la contemplation dans un sursaut d'estime.

Impossible de s'éclipser. L'obscur renverse la distraction inspirée de lumière. L'affolement emporte dans le mouvement ce qui reste de rêve. L'enfant quitte les bras de la petite souris en oubliant sa dent sous l'oreiller.

Une couille en or tombe dans la honte pour échapper au râtelier. La structure rebelle se cogne en tous sens. Panique dans l'obstruction généralisée. Le squelette est en crise. Sans dessus dessous des nerfs. La violence fait rage dans les couloirs de l'attente.

La vie exacerbée pousse au paroxysme l'insupportable. Allées et venues hagardes dans les méandres d'une vie en perte d'illusions. Jeu de sacrifice dans l'affaire des apparences. Combine de mutation de la fille au  garçon. Comment passer d'un genre à l'autre.

Rupture de la clé de la séduction. Invitation à monter l'engin du destin des bonnes et pires fortunes. On choisit les mœurs en fonction des stocks disponibles. La circulation est difficile dans les gestes de la vie. Dangereuse parfois à son cœur défendant. En provocation des bienséances.

 

 

 

guy aguenier

 

 

 

Création  Danièle  Vienne

 

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 11:55
BELLE PRAIRIE

 

 

 

Belle prairie

 

 

 

En faire trop pour s’aliéner le vide

Perdre le fil d’un doute d’un vide utile

Les pensées vivent en confort syntaxique

La bouche perd l’audace du risque

Un courant d’air veille à la honte

Sur le seuil du désir dire et écrire

Est-il une manière de bannir les recettes

Et reprendre le panier à la source

Elaborer de nouvelles saveurs

Au péril de peines et bonheur

La fantaisie doit nuire à la tranquillité

Des rouilles et manies de l’esprit

Cœur en asphyxie des vernis rayés

Passion à retrouver des vertes aventures

Dans ta belle prairie au cœur à explorer

 

 

 

Guy Aguenier

Peinture Danièle  Vienne

 

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12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 02:12
HIVER DES BRUMES

 

 

 

Hiver des brumes

 

 

On a beau vieillir en oubliant la mort. Et prendre le perdu comme argent comptant. On peut parler de tout et de n’importe quoi sans rien comprendre de ce qu’on raconte. Sans se soucier de ce que l’autre en éprouve.

On peut faire fi de la beauté quand on la perd. C’est comme un châtiment. Un arrachement à soi au profit d’un perdu à jamais consenti. Quelque chose qu’on ne retrouvera plus. C’est l’hiver des brumes. La saison des larmes.

Sourire coincé d’une lettre volée qu’on n’a jamais reçue. Une image qui manque qu’on n’a jamais vue. Une boulimie du rien. Cascade de périls à demeure. De fumée sans feu dans le froid des fissures. Exode de sens et disjonction sans condition.

Un pas grand-chose qui s’échappe. Un désir qui s’efface. Étouffé dans l’œil d’une destinée qui cherche son terme. Dans une concupiscence rebelle. Sénilité au bord friable. Perte de mémoire dans le jardin de l’oubli. Tristesse au cœur de la nuit.

 

 

 

Guy Aguenier

 

Création Danièle  Vienne

 

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9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 22:53
SOUFFRANCE

 

 

 

 

Souffrance

 

 

 

 

 

Dans le hall d'une détresse immense

Le matin dresse la liste des jours meilleurs

Le tramway languissant de torpeur

Traîne les chaînes de sa condamnation

 

Une trotteuse jette son horloge

Les réveils gloutons avalent leur sonnerie

Vieux les tapis se brossent de l'usure

Alors les pieds se bitument de tâtonnements

L'audace fait le deuil des longues veilles

Tandis que le monde se défait en déménageant

 

Garantie à vie des sociétés concrètes

Habits gris des assermentés du mouvement

La retraite sonne le glas

Des chairs congelées en souffrance

 

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

 

 

Peinture Danièle  Vienne

 

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8 mars 2020 7 08 /03 /mars /2020 18:27
MARIAGE A DÉBORDEMENT

 

 

 

 

 

Mariage à débordement

 

 

 

 

Où l'excès cache un défaut.

A éviter avant que l'autre ne s’en réclame.

Fête orgiaque. Les purées explosent.

 Les crèmes coulent sur les jabots de traîtrise.

 Hypocrisie du dépit en musiques désopilantes.

Air saturé d'insanités consenties.

 

L'ennemi est ailleurs.

L’enclos tente d’encanailler la bande d'ingénus.

Goinfrés de mensonges en crachats de vérité.

Fantôme des hontes héréditaires. Ça dégueule aimablement

L'anarchie règne dans les passés générés

Pas de plaisir sans réplétion.

C’est le temps animal. On dévore pour le plaisir d'avaler.

 

L’inconnu de toujours.

Cherche où il n’y a plus rien pour l’autre.

Tout est clos. Verrouillé de satiété.

Accusé de trahison. Responsable de la débauche.

lui le grugé qui plombe le monde.

 Repéré émissaire des Obscénités.

exil en parfaite harmonie du chaos endormi.

Dans une léthargie massive.

 

Pas d'oreiller. Arrivé trop tard.

L'ami d'hier est l’ennemi du lendemain.

Cruauté chantée d'origine.

Pas de remède au concert des anicroches.

Des exclusions définitives seulement.

Le fond de l'œil a troué le regard.

Le désir est débarqué avec pertes et fracas.

 Des souvenirs d'amitié tentent de nouvelles alliances.

 

Mariage à débordement

Un oubli tend son oreiller.

Prêté aux baisers des blessures intimes.

Réveil avant que le jour ne se lève.

La honte révèle la faute qu'on croit commise.

En complicité d'intérêts dévoyés.

Mis à nu le corps se cache.

Le symptôme échappe à la verge vengeresse.

Retour à un semblant de sincérité.

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

Création Danièle  Vienne

 

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6 mars 2020 5 06 /03 /mars /2020 10:26
PUTAIN DE CONFORT

 

 

 

 

Putain de confort.

 

 

 

 

Qu'il soit matériel. Moral. Social. Spirituel. Comportemental ou n'importe quel autre. En fait on peut se conforter de tout pour s'illusionner de permanence. Comme un répit dans la fugacité du temps. C'est autant de pistes de pollution de confort devant le risque de vivre.

Quelque chose dans la torpeur du malheur opère en sa langueur. Une conversion du temps qui bouleverserait les limites. Qui nous exempterait de l'instabilité du mouvement. Et nécessité du changement. Nous sommes sourd aveugle obtus en recherche de stabilité. Compulsion suicidaire.

Avec au fond une sourde recherche de parenté avec l'imbécile heureux. Venu du fond des âges où la longévité n'était pas de saison. Sans cynisme on pourrait rêver une prochaine apocalypse pour nous remettre à l'heure. Nous pensons lourd les deux pieds en fausse béatitude.

Sans affronter la réalité avec ses joies et dangers. Les défenses biologiques dégénèrent. La vulnérabilité augmente. Nos chances de survie se réduisent à la pelle. Nous aurons bientôt avant de naître assez de terre sous nos semelles pour combler le trou que nos ancêtres nous auront creusé.

On fêtera en même temps les obsèques et le baptême. En regroupant les bonheurs et les peines pour gagner du temps.

Peut-être est-il trop tard. Ou peut-être pas. À chacun de voir. Et choper le midi avant qui soit quatorze heures. Assez d'hypocrisie nous avons tous conscience du pire déjà là.

C'est terrible pour nous et ce sera pire pour ceux qui vont venir. Nous n'aurons bientôt plus d'yeux pour pleurer. Vivement le transhumanisme nous l'aurons bien mérité. Enfin la voie royale pour être enfin augmenté. Triste rêve des crétins que nous sommes qui font semblant d'ignorer la réalité.

 

 

 

 

 

Guy Aguenier

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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 09:15
RÉGNE D'INDIFFÉRENCE

 

 

 

 

Règne d'indifférence.

 

 

Silence la terre tourne. Le monde tourne. La tête tourne. Tout tourne là où le rond n'est plus. Tout ronronne tandis que la vie gronde aux entournures. Les lèvres s'égarent sans crier gare. Tandis que chavirent les vestiges.

Reste rester assis au centre d'un nous absent. De soi comme de l'autre. De toi en bordure d'un moi arraché de larmes. D'un passé accroché aux basques des jours. La page elle ne se tourne pas pour nous.

Voir nous éloigne de ce qui reste à vivre. Au fil du temps ton absence fait foi d'une vive désespérance. Au cœur de nos carrefours désertés d'amour. Je te reçois dans l'âme d’une ombre lumineuse. Désarroi d'essence barbouillée d'obsolescence

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

Création Danièle  Vienne

 

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