Fatigue des vieux os. La perspective d'une fin engendre l'amertume Interdite au miroir qui recherche sa traversée Refoulement des promesses du quotidien éteint Replié dans l'oubli des prouesses inaccomplies Le chagrin des écornés embrouille les interdits...
Vieillodrome Hier au marché j’ai trouvé mon dernier marcel Acheté une taille au-dessus pour les éternités Echancré des ailes pour laisser passer l'air Noir souple et dégriffé de mode de fin de série Bretelles remontées en souvenir du passé Je partirai...
Chien de la lettre. Un jour quelqu'un. Le chien nait en criant. Personne ne comprend après qui ni pourquoi. Sans doute le premier d'une lignée. Bébé offert aux cris, à un lieu sous témoins. D'une naissance que reste-t-il le jour venu. Un vague souvenir...
Invité à demeure Attaché ou détaché d’une caverne Le vivant oblige à recenser ses chaînes Forcené à la recherche d'une vérité Souffrante d'une vision opaque refoulée La vitre isole du vacarme des nuits Voletée elle devine le code des pensées On quitte...
Arraché à la nuit La vérité que je mens a été instruite Un soir d’accident généalogique orageux Je vivais sur une branche mouillée Quand l’ange exterminateur l’arracha Je sens une impression d’étrangeté Difficile à décrire tant le paysage est utérin Le...
Réparateur de chagrin La solitude quitte l'heure pour l'ombre Fleur fanée à temps en perte de pétale Dans le jardin des peurs tout reste gris L'âme nue lâchée en descente fulgurante Traversées imprudentes sans lumières D'illusions oxydées du vivier du...
Apoptose Poutrelles verbeuses d'un restant de jour dans le noir. Une petite envie desquamant d'illusion. Tiers vivant d'espoir et de débâcle. Fuite. Distance annonciatrice de la grande faucheuse, accrochée aux basques du vivant. S'enfermer ou sortir....
Au bord du trou Affolée par ses affriolantes pensées Parée d'un système d'auto refroidissement Affublée de glaçons en vie souterraine Elle évite méfiante les regards insistants Drapée de voiles froufrouteux de vertu Elle derviche comme une bombe en vitrine...
Rêver en boucle Ça ne s'arrête pas. Ça ne s'arrête jamais. Ça n'a pas de sens. On n'y comprend presque rien. À chaque étape on imagine la fin du voyage. Mais le temps disparait sous chaque pas. C'est un square. Un tunnel. Une stase dans un cabaret infernal....
A l’ouest du bon sens L'aventure est épuisante et incertaine Se justifier d'exister jusqu'au au pire Filer en fuyant le conseil des jointures Idées tordues dans le jeu des dilutions Sons provenant de taxes illégitimes Sans barrière ni panneaux indicateurs...
Reflets pervers Les erreurs d'amour ont des suites suicidaires La justice des cœurs n'obéit cruellement qu'à la hache Le mal-aimé a la gueule du tort et du travers Il se donne sèchement à la haine et à ses représailles Un œil pour une dent en affaire...
Crépuscule Je me baladais en pauvre hère Dans le coucher d’une vie sans fruit Un matin sans vergogne je décidai De me glisser dans le délice de la mort En quittant les derniers appétits Je récupérais mon habit de légèreté Me situant enfin hors de portée...
Allées et venues Elle allait et venait en déchirant l’azur Son vitrail de chapelle filtrait la lumière Je voyais bleu à travers ses barreaux Naïveté broyée par refus de comprendre Le saccage des chérubins habite la terre Par pure jalousie pour se venger...
Ce que dit le vent Je t’accueille de soupirs en cascades Nous souffrons ensemble c'est plus marrant La paroi du refus s'effrite comme un mot Qui rejette son sens quand la vue l'égratigne Le passé injecte ses morts dans le vivant Histoire invitée dans...
Pour faire le plein L'orage sait aussi s’arrêter pour faire le plein De pèlerins affamés reclus dans l’appas du gain Le pasteur des nues repêche les désastres usés In extremis dans le filet percé de vérités mitées L'apôtre des sortilèges ne fera plus...
Amertume Méfie-toi d'une fleur qui dort Elle médite nue en ses épines Eprise du dard de ses flaveurs Résiste aux rosées des avatars Bourdon gourmand en chasse Sauvage en herbe de corsage Arômes arrachés à la pudeur D'amant infirme de sa passion Langueurs...
Chanson de la veille. Quand la lune broie le jour, comme elle pince comme elle déchire. Elle sortilège. Je crépuscule. Une inquiétude me cimente dans le soir. Maîtresse de la nuit, malicieuse traîtresse, ton vague s'empare de mon âme. La feuille d'enfant...
Attente L'événement dégueule sa pensée Ronflement coiffé de vagues bordéliques Le wagon des cœurs serrés Ecrase l’hostilité immodérée du repentir L'exil en lendemain assure l'incertain Gloire sacrée condensée en chants de garde Peur de s'endormir du café...
Impossible présent. On a séquestré la mémoire des origines dans des cerveaux trop étroits. Je stagnais aussi à mots couverts, à mi-temps, dans une ombre désuète. Quand la nuit surgit dans les rêves, ça hurle. Ce sursaut nous transporte loin de tout. Là-bas....
Elle n'aimait pas les enfants Une famille. Une mère. Des landaus. Des enfants. Des épreuves et des doutes. Aussi sur la famille. Elle était censée construire un monument miniature. Épreuve d'habilitation au néant de l'avant de l'espèce. Mais elle n'aimait...
Rien en rien . Ça a commencé par quelques crottes griffées sur un paillasson. Deuil plein de beauté avez-vous donc une pelle. J'ai gratté pour décoller du seuil les escarmouches tombées de ma tête. J'ai grandi et attrapé la fièvre du samedi soir. Quand...
À l’abri des regards La pensée pour se venger Se réfugie incognito au creux de ma mémoire Comme celle qui s’en va et s’en revient sans vergogne Sans méchanceté dire que ça vaille le coup d’en trop souffrir Reviendrait à consentir à l’idée douloureuse...
Jour de pleine pluie Il est tellement étrange De se retrouver hors de soi Dans la sensation panique de manque Que signifie réellement ce farfelu glissement Pour tenter d’éviter l’autre en le désirant curieusement Quelle bizarrerie cette âme à rallonge...
Froid des profondeurs. Sur le seuil de l'au-delà, le pas hésite, attend le moment propice, opportun, d'épouser la lumière. Appel en deçà des ténèbres. Le cœur dans sa course posthume défaille infailliblement, trébuche en hoquetant d'éblouissement. Tellement...
Valse en pensée creuse . C'est trop doux pour ne pas s'en priver. Rien ne vaut qui ne se refuse au désir de déplaire. Et ainsi de suite d'une nuit à l'autre. D'un jour au ciel suivant. Fragments de vie noyés au cœur d'un rêve. Dans le chaos des âges minés...
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