Murmures Comme elles sont incongrues Les belles leçons du temps d’antan Quand l’expression du cœur était vierge Avant que par l’usure elle ne se grime de rides Et que les jointures ne joignent plus les deux bouts A la longue la pesanteur devient plus...
Prétexte à vivre Les mouches battent la campagne Dans l’ardeur de leurs ailes vagabondes Elles trompent le hasard comme le cafard la vie Le silence a ses tempêtes que le confort affectionne Chaque coin fait mal le moindre effort devient fin en soi Plus...
Berges de folie Ça roule ça court ça roucoule Ça fonce a mort le pied se coince Sujet harassé étalé dans sa dînette inerte Par peur on troque ses idées contre des pitiés Dans le noir la vertu brade le produit de nos crasses La vie désolée s’excuse sans...
Espalier habité jusqu'au cimetière Lumière tamisée. Décor gris marronnasse. Des lieux couleur poussière. Une descente d'espalier habitée à tous les étages. Par les mêmes mythes et complicités aveugles et lointaines. Secrètes et familières. Arborescences...
Quelque part a ta convenance. Le temps s'arrête. Tu es partie. Le monde est immonde. L'idée d'une survivance apaise la peine de la perte. Dans un possible quelque part à ta convenance. Confort d'ici-bas devenu chimère et chemin de croix. Je t'imagine...
Hors temps d'éternité. Il n’y a que l'autre temps. Sans présent ni passé ni avenir. Juste à la limite d’un aujourd'hui. Le reste est tout en fuite. Inventé pour une angoisse..., Goût de la rationalisation Pour se recadrer. Se rassurer. Et pervertir le...
En guise de conclusion. Sur un chantier illimité. Une façade cherche l'habitat en restauration. Travaux sur le chemin du jour d'après. D'après ce que j'ignore. Pour y croire encore. Prendre la vie avec ce qu'il en reste. Les ruines règnent en maître....
Nécessité convenue. Nous sommes condamnés à subir le désastre de l'humanité. Le regard est un point d'amarrage au temps sur le quai des solitudes. La canne donne à la vue sa nécessité convenue de cécité. Aux petits malheurs la malchance. Jeu du chat et...
Allées et venues Elle allait et venait en déchirant l’azur Son vitrail de chapelle filtrait la lumière Je voyais bleu à travers ses barreaux Naïveté broyée en refus de comprendre Le saccage des chérubins habite la terre Par pure jalousie pour se venger...
Otage du silence Vers l'inconnu captif d'une erreur ennemie invisible Envoyé spécial d'une mission létale avec ou sans prétention J’improvise à l’aveugle en gardant le cap d’une éternité rebelle Alors j’oublie tout et c'est parti pour un voyage sans fin...
Frayeur rituelle Dans les plis de la terreur. Des gestes dignes de la fin des temps. Etanchéités effritées de sécurité défaillante. Des sanctuaires isolés. Les reclus de la peur se rassemblent sur des parvis de papier. Dans l'attente d'un renfort. Résurrection...
Sur le coup Elle ne sera jamais Plus absente qu’elle ne se veut l’être Il ne reste alors qu’à apprendre la blessure A plein cœur et sans résignation laisser saigner Garder la plaie au plus près de soi sans se soucier Qu’elle ne se referme inutile de s’asseoir...
Dans le haut du ciel. Réveil avec des paillettes plein la tête. Le rêve s'est levé avant l'aube dans un état de vague satisfaction. Joie au bord du jour. Avec une étoile maîtresse dans le haut du ciel, l'annonce d'une levée de siège. Siège d'une pâle...
Tour du vide. Brumes de mémoire dans les zones réinscriptibles. Des lits beaucoup de lits, des histoires de lit. Micmac de lits musicaux. Une femme se substitue à une autre pour sauver quelque chose de quelqu'un ou d'une situation. Un train couchette...
Effondrement diffus. Un rat pris au piège d'une moquette chagrine dans une pièce carrée. La bête échappe à ma phobie et se plie à ma volonté. Obéit s'accoutume à ma voix et se laisse domestiquer comme un chien gris au poil raide hirsute L'animal insulte...
Tombeau du désir Je dépose les outils du malheur. L'acquis trop ancien oublie son usage. À charge de réviser le quotidien. D'exploiter l'insoupçonné. De visiter à l'infini les cavernes de l'âme. D'en extraire le pire pour s'alléger du meilleur. Le cracher...
Multivers sans fenêtre . Ici et là nous sommes et restons fidèles à nos postes-frontières. Étanches à l'échange. Prompte au sacrifice. Semblables à nous mêmes, kamikazes de la filiation. Nous préférons nous perdre plutôt que donner une chance à la descendance....
Chatte sur une barre sans appui Esplanade d'invalides en capilotade. Avec platanes, gazon, sous-sols etc... Entre deux mondes. Ouvertures sur une organisation souterraine. Errance en surface et quête des profondeurs. Curiosité du manque en majuscule....
Charme à chamailler être sorcier en ce temps de disette fanatique suscite des complots humainement fomentés âmes sensibles et bien-pensantes de toujours bien roulées dans un panier de crabes fanés en dictons de malfaçons sur tous les horizons que colibris...
Piscine sans purge Une décapotable américaine blanche, intérieur rouge. Sur une route sans fin. Une chaumière, un cœur, l'idéal du bonheur. Le rêve américain. Un récit qui commence par sa fin. Chacun la sienne sur une image vide riche de sens. Sans issue...
Creux du silence Espace hors temps du néant à nos jours. Loin de tout. Extérieurs disjoints des intérieurs. Sans connexion logique évidente. Personnages hors de propos. Contes des uns contre les autres impossibles à décrire. Dans la niche des mystères,...
Pensée emphytéotique Beaucoup de monde depuis peu, et pour pas longtemps. Circumductions fascinantes dans une galerie prodigieuse d'innovations très anciennes. Rien de neuf sous un soleil où tout paraît nouveau dans le reflet de l'ancien. Manie du détournement...
Épatant Dans une rai de lumière D’encoignure meurtrière, Un fêlé tente d'échapper A la comédie de l'ombrelle. Il réclame à grand cri La fermeture du rideau, La lettre restée morte Git nue sur un chevet. Au bureau des cœurs Offert aux yeux ouverts, Tombé...
Quand le temps disparaît. Assis sur des pensées, ou entre deux mots, l'esprit s'essouffle dans un silence immense. Présence affolante d'une chute, une attente insupportable, désir épuisé qui lâche. Un trou dans une mémoire vaniteuse farcie d'assurance....
Après l'orage Avec les lanières du passé Je tisse la trame d'une pensée. Saute bouton et moutonnière Pour rêve de sucre et jeu truqué. Je plonge nu dans la rue blanche. Et fait ratage de mes dix doigts. J’ai pris deux étages au passage Pour faire chanter...