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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 14:45
terre cuite (D. Vienne)

terre cuite (D. Vienne)

 

 

 

Petit froid dans la grande fête.

 

 

 

Quelle est donc cette fête. Qui sont ces convives qui en prennent pour leur grade. Tantôt une médaille. Un ruban de couleur. Tantôt rien. Dans le cas présent une boîte à œuf merveilleusement emballée. Vide où rien ne tient. Rien ne colle sur les surfaces de ruines.

 

Nécessité de se justifier. Était-ce l'alibi d'un désespéré. Une activité à venir. Un sentiment que la vie glisse sur sa propre jeunesse. Comme une danse malhabile sur une piste cirée. Avec des semelles de cuir trop neuf. Les dégâts sont enterrés. Les apparences ont le goût d'efforts vains. Dispersés dans l'abîme du mauvais temps.

 

C'est peut-être le règne du trop passé. Les fantômes s'attribuent des rôles de paumés dans des basse-cours étrangères. Époque révolue depuis longtemps. Quand les poules avaient des dents et les coqs de longues oreilles. La sagesse traînait sur terre comme la misère sur le monde. Vu de la terre bien sûr. Trop battue pour rester vierge.

 

Les accès de famille jaillissent des entrailles du temps ouvert au firmament. Aux extases infinies. Aux obsèques grandioses. On célèbre aujourd'hui toutes les folies en même temps. De la naissance à la tombe. À l'enterrement. De la solitude à la multitude grouillante. Des œufs cassés aux porcelaines raccommodées de justesse.

 

C'est la mode des récupérations. Des cris oubliés. Des passés dépassés par eux-mêmes. Chantier infini des ailleurs ordinaires. On urbanise les décharges. Le carnaval vide les poubelles. Tout le monde se moque de tout. On cherche à blesser le plus possible. Un maximum à la fois. Dans la terreur du sacrifice. Diplôme tellement lointain que le papier en a perdu l'impression.

 

Un oiseau sur une sphère au milieu de l'océan. En marge de la course des indigents. Mystère noyé au fond des mers. Remonté de temps en temps pour s'échouer sur les berges de la terre. La vie a du mal à se tenir debout. Elle doit rester longtemps au chevet des morts vivants avant la remise des étoiles.

 

Sévices rendus aux captifs détenus dans les geôles de la gloire. Escalade quatre à quatre des marches du temps. Pour arriver où personne n'attend. Clé de la résilience des calvaires. Savoir s'asseoir pour ne plus rien attendre. Juste regarder le désastre. Interdit de toucher à l'imprévu. Aussi grave que de recevoir le diable.

 

La honte tombe sur le bouc comme la tuile sur le crâne chauve. On se contente de ce qu'on a sous le pied. Même si ça sent mauvais. Un tien vaut mieux que deux dans tes bras. Leçon d'un amour adultère. Personne n'y croit. La  crise a pillé les vestiaires. Règne des malappris. Des vauriens sans vertu. Aréopage de faussaires dans les galeries délétères.

 

La clé est dans l'oubli du temps des mémoires infidèles. Silence spirituel à la rescousse des orages du destin. Les faits s'imposent à la conscience dans l'évidence d'une réalité en faillite. Horrifiée de souffrance. Réelle ou imaginée. Avec le même résultat.

 

Le tocsin entonne sa sonate perverse. Au lieu de souffrir au soleil on ferme les persiennes pour mijoter sa peine. On ne sait plus de qui on parle. On oublie que ce puisse être soi. Le tableau répugne. Il reste à poser ses pinceaux la plume et son dépit. Sortir en vélo et pédaler dans l'aurore de l'hiver. Annonce d'un nouveau printemps. Petit froid dans la grande fête.

 

 

guy aguenier

 

 

 

 

 

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