Du temps a vivre
Comme nous sommes beaux
Mais hélas nous ne sommes pas raccord
L‘idée du beau s’entache de nos propres misères
Des pérégrinations d’un manque qui nous fait défaut
Refus du temps traversant qui nous fait fuir en courses folles
Quand nous respirons en pleine vigueur et souffrons d’impatience
Le souffle nous manque même quand nous ne manquons pas d’air
Nous pouvons toujours aujourd’hui comme hier décider de tout quitter
Pour glisser pas à pas dans notre âge en goûtant le charme d’en profiter
En nous laissant rebondir dans les caprices délicieux du renoncement
Quand nous ne trouvons pas notre place nous clamons l’amour
En panique d’un manque que le temps ne peut satisfaire
Alors nous courons éperdument sans nous retourner sur l’avenir
Ni prendre le temps d’écouter nous fonçons plus vite que notre ombre
Ralentissons respirons tranquillement tout en apprivoisant nos absences
Peut-être pouvons-nous oublier contes de princesses et bels princes
Des ténèbres exhument nos propres génies souvent maltraités
Plus ou moins initiateurs d’une insouciance créatrice
Souffrons de dépasser certaines illusions toxiques
Laissons nos vertiges indélicats au vestiaire
Et consentons à nous considérer autrement
Loin des ombres délétères de caprices infantiles
S’il nous reste quelque appétit de vigueur à exploiter
Vivons simplement dans la réalité de notre temps à vivre
Même si souvent avant de se quitter nous nous manquons déjà
Guy Aguenier