Le blog de Guy Aguenier

Les puces dans la tête.

Une vie exposée sur catalogue. Toute une vie sur un marché. Organes et systèmes vitaux extraits de la réalité et exhibés. Exposés à l'étude en bouquets de fonctions à mettre à jour. Bien sûr ce n'est qu'un rêve. Replacer les deux volets sur les gonds d'une ouverture fermeture d'un réel en fuite. Perspective d'inconnus à suivre sur partition des âges et des circonstances. Conjonctions et disjonctions appréhendées sans y toucher.

Séparation des azimuts avec les pieds dans un drôle de sabot. Quelle obsession de séparer le bon grain du mensonge de l'ivraie qui dit vrai. Au gré d'un verbe trompeur. D'une chambre au port sans attache. De l'aéroport de l'espoir aux torts d'y croire. Avec les puces dans la tête.

On cherche où l'on n'est pas ce qui se cache dans ce qui n'existe pas. Le vieux bistro d'hier du lointain qui rassemble ses pertes. À celui d'à côté accosté à l'ombre sans espoir . Totem mort qui perdure dans un semblant de patente tricherie.

Doute qui sépare et relie le passé à l'impossible présent. Homme et femme accoudés au comptoir de la coulpe. Assemblés et reclus en dissonance. Enfance engoncée dans sa couche en tentant une percée des profondeurs. Pressentant l'écœurement des surfaces.

guy aguenier

Sur le chemin du Graal.

Paraboles usées, espèce vieillissante barrée de modernité. Passé aux contours infranchissables. Entrer juste pour sortir perdu. Présent passé, passant pressé, en recherche d'un réflexe oublié, d'un mot dérangé. Transe d'une vie hantée de rêve inachevé.

Adresse sans fondement, attente sans rendez-vous. Fusion sans communion, promenade au vent des circonstances - vers un destin empreint d'écume et de poussière. Controverse pervertie d'ignorance d'un aucun pour soi, et personne pour tous.

Nom propre à rien, juste, pour une excursion dans les banlieues de l'être. Résidu de songes sans retrouvailles en surface. Vice versa répétitif en guise d'échange. Etre et ne pas être dans une absence.

Ombre de jeunesse collée aux basques de l'instant. Coulisses d'un théâtre archaïque d'obsessions volantes. Point G de l'éternel retour au néant, juste avant la destruction renaissante.

Agitation joyeuse en marge des résurrections. Attente pour un tour gratuit sur le chemin du Graal. Délire dans le cirque des illusions aux ailes froissées. Espace hérité d'un fantasme de présence.

Guy  Aguenier

Inventaire sans fin

Avec le cœur et l'esprit - dans la paix et le chagrin...        Filets de mémoire. Conservation de fœtus de vie en tout genre. De désirs avortés conservés en bocaux d'aigreur. Carrousel d'hallucinations dans l'urgence des pertes anonymes. Ou presque. Avec un trou pour y loger une errance multiple en exil.

Fébrilité dans l'instabilité d'une époque versatile, renversée, défaite de certitudes. Avec les deux pieds dans le genre, dans la botte de l'un le matin, dans le tiroir de l'autre le soir. Recto-verso d'un tirage au sort à défaut d'un choix assumé. Pas de petit profit quand l'infortune règne.

Béance entre la chose et ce qui la nomme. Vacarme du symbolique autour du tout à double sens. Barre sans appui, chute partagée en fumeuse confusion. Ascendance d'une vie accrochée à l'identité comme une goutte au nez, au milieu décentré d'une figure aveugle.

Le péché échappe à la consigne, essoufflé sur l'échelle des règles caduques. Humain débandant de convoitise, au profit de jouissance perverse. La vie n'a plus le temps de se réinventer. Voici venu la saison de l'inventaire sans fin.

guy aguenier

secret de l'inconscient

nous errons dans l'invisible en aveugle

ignorant les ressources de l’incompris

la chance loge dans une alvéole vierge

minée d'efforts de sommeil sans nuit

jouer l'innocence est une grave erreur

le stratège tragique se révèle douleur

oubliant le trésor d'une coulisse fertile

glaçage de surface en poudre de regard

un curieux absent sur la scène du crime

les yeux nus dans un désir de vadrouille

un air de rien peut hélas faire merveille

quand un indice éclaire la voie mystère

au tribunal les anges évitent la vérité

trop vite répudiée par les incrédules

rien à gagner dans les refuges du rêve

le réel se dégoûte sur le seuil du savoir

secret de l'inconscient hors de portée

friand de lapsus et trous de mémoire

réalité confirmée hors de sa frontière

un air de jamais vu indiquera le chemin

guy aguenier

 Troisième millénaire.

Toujours les mêmes sur le mi-chemin de l'énigme. Rencontres sans familiarité. Convenu dans l'inhabituelle richesse de l'incompréhensible. Bizarrerie  au goût d'inconnu dans l'aléa des performances.

Chacun joue au petit bonheur sa chance - loterie sélective. Autre monde que celui dont la culture dispose-avec la difficulté de s'en extraire. Présence féminin-masculin en cercle vertueux d'un autre genre.

Pris dans le piège du désir les normes traditionnelles non plus de saison. Toujours entre première et dernière fois - à répéter sans faille. L'événement sans préparation secrète la force qui creuse les rencontres.

Tenue d'ensemble sans contenu - élaboré sur le fil du rasoir. Fièvre du crash en raison d'être-inconvenance propre à la résurrection . Absence de programmation dans l'abandon des habitudes.  Retour à l'essence des choses miraculeusement incroyables.

Vie imprévisible - richesse de l'invraisemblance arrachée au tableau de l'ordinaire. L'absence de plan défie le troisième millénaire. Les particules fines de la philosophie se perdent encore et encore. Abandon élémentaire du déroulement espace impatience.

Le  beau décroche clichés et angoisses familières. Réhabilitation du mot vivants de la mémoire du lendemain. Saut dans l'inconnu qui a quitté son œuf. Desquamation des vieilles peaux étranglées du désir fougueux de mort. L'éternité se brise  sur le dur éphémère.

Dans le destin de toute chose -la pratique des bouts de temps s'embellit de patience.  L'autrement  se perd dans l'impossible présent. L'étrangeté participe à l'imperfection des décalages. On soigne l'à peu près pour ne pas y coller.

guy aguenier