Le blog de Guy Aguenier

Foutu désordre.

Le mal qui vient d'un ailleurs insaisissable oublie d'afficher son origine. La voix profonde des entrailles du passé susurre des bredouillages incompréhensibles à l'œil nu.
 

Il faudrait une perche à ferrer le temps pour en ramener quelques bribes à la surface. L'essentiel nous échappe et nous donne à penser notre insignifiance.

La chose ne vient pas de nous mais de l'enfer de la nuit. Des aïeux aux faits d'armes douteux nous faisant oublier qu'ils ont existé avant. Et pas seulement pour nous plaire.

Une butée fait trébucher le flot des mots avec un silence manquant qui ferait marche. Mais souvent la hâte anticipe le manque de courage de réaliser d'où ça vient.

Il serait peut-être urgent de perdre un temps à attendre que ça vienne sans la guillotine sur la nuque. Avec le risque de se mettre la tête dans le sac d'une triviale misère.

Il reste un sentiment d'étalement sur les plates-bandes d'une tranquillité entamée d'un foutu désordre. L'autre se dérobe pour faire l'inaperçu. La fin se déguise en gâteau d'anniversaire.

guy aguenier

Absence

Que de rien à mettre en place dans une absence. Trouver la justesse de la case vide. De ce rien disponible d'une présence dans l'absence.

Aucune douleur n'oblitère la vacance d'un amour disparu. Il faut de l'autre le manque à souffrir jusqu'au petit jour d'une renaissance.

Aube d'un rai de lumière sur le souvenir de ton visage. Une fraîcheur loin des rictus verrouillés du cafard dévastateur.

Erreur de se mettre au milieu de quoique ce soit ou de qui que ce fut. Le temps exige les larmes. Le cœur donne raison au chagrin.

Une once de clarté persiste dans le noir du sommeil. Un sans fin inhumain aux confins des insomnies..

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Solution de continuité

Jouir d’illusion enivrée de frigidité allusive. Imaginer se voir dans la cécité d’autrui. Et se chercher à jamais dans l’impossible.

Cela résonne dans l’image migraineuse de soi. Par certains jours de doute. L’éclatement de l’ombre abîme durablement la lumière.

Le temps compté aggrave la brièveté de l’instant. Et l’éternité ne trouve place qu'en rêve. Dans les spasmes du dégoût du présent.

Fuir se justifie en traîtrise de vie. Une branche nous porte sciée d’avant le premier jour. Solution de continuité constitutive du vivant.

L’abri se situe hors de toute atteinte dans l’ailleurs invisible. C’est à tâtons que le chemin dessine le destin parsemé d’inquiétude croissante.

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De l'ignorance.

La poire est à la soif ce que l'ignorance est à la culture. À savoir que plus tu sais pas autant tu connais. Ignorance de toute évidence germe de la connaissance.

Oubli gardien de la sagesse. Contre les sédiments encrasseurs de l'âme. Accès à l'esprit des cellules par l'inconnu à travers ce qu'on ignore encore.

Abandon de la place faite aux engrammes du prêt à penser. En recours aux failles de la parole. Des discours pour ne rien dire d'autre que la conviction d'exister.

Souplesse rendue à l'inventivité. Privée des assauts de l'acquis mal digéré. Décoiffé des mèches gominées du tout compris de l'époque. Pour un rendez-vous avec la vie.

Possibilité d'un être dans le néant des vernis écaillés de la mémoire. Renaissance dans la cruauté d'une nudité perdue. De l'ignoré à comprendre dans le champ de la conscience.

guy aguenier

Tourment

Trop penché sur le passé on ne voit qu'absence d'avenir. Les miroirs oublient de renouveler l'image qu'ils renvoient. Pour confirmer l'infortune d'une laideur masquée .

Surdité glissée dans les arcanes de la pensée. Relents en chaîne d'esprit non bordé égaré dans la tyrannie des pulsions. À l'ombre d'une vie d'alertes répétées. 

La vie court dans les travées du tourment. Sans se soucier de ce qui manque au présent. Elle s'offre aux sourires de l'enfance des surfaces. En oubliant la colonie égarée.

La joie s'invite quand on ne l'attend pas. Le corps délié de ses entraves anxieuses. Souffle détaché des excès de tension. Cœur délivré des promesses infondées.

guy aguenier