histoire de
elle fut si douce si généreuse
qu’en l'a quittant je pensai à l'hiver
son calvaire
avait un grain à se faire prière
j'y bus encore et encore
juste avant que sa nuit ne tombe
que fais-tu reviens
ce n'est rien juste un feu de toi
sur un fagot de moi
mon amour amer ma bière
ça sentait le pétrin
mais finalement c'était bien
tu as la mine dans le train
comme tout le monde le cul derrière
je n'y peux rien
ce sont tes affaires
ton malheur s’est brisé
et notre océan s'est évanoui
le navire écœuré nous a quitté
comme un porc il s'est tiré avec le pèse
il t'a laissé avec ta joie
ta messe et tes dix doigts recompte les
avec le cœur sur la main
tu aurais pu te briser les voiles
la chaîne du forçat
jamais ne rompra l'hymen
oui on s'aimait tout haut
mais on était jeune on s'en foutait
on ne savait pas qu’un jour
on se prendrait le maillon sur la gueule
j'ai dans le rideau
le trou de ton mégot rouillé
champ de forceps
des morts forcenés en résidu de trépas
c'est un reste de guerre
une folle de papier dans une griserie
je prie les voyageurs
d'attacher solidement leur portière
le départ souffle déjà
jamais le temps ne nous rattrapera
Guy Aguenier