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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 11:11

 

 

Petit jeu de métamorphoses.

 

 

Une maison… Enfin un couloir et une grande pièce. Trois membres d'une famille contemporaine. Connue et reconnue. Qui se prêtent à une expérience de transmutation. Réaliser des glissements de divers aspects de leur personne vers des altérités insoupçonnées. Dans une tentative de changements profonds. De soi vers soi comme de soi vers les autres.

 

Mais les racines travaillées sont anciennes. Profondes. Corporalisées dans les cavernes de l'intime. Le mal immanent comme le reste résiste à toute métamorphose. Laissant le doute sur l’issue de l’expérience.

 

Les personnages sont rassemblés dans des espaces distincts et différents. Un témoin candide reste isolé pendant l'expérience. Seul à pressentir ce qui se trame. Une étrange impression voit le jour. L'effroi du ratage. Et de ses conséquences.

 

Le bilan est contraire à l'attente. Seul le sujet de référence garde son apparence. Avec ses qualités son identité et ses défauts. Les trois autres déformés. Altérés dans leur unité et désenchantés. Déboussolés. En déshérence. Autour rien n’a changé. Le monde reste formaté en l'état. Tel qu'il a été créé. Sans illusion malgré toute bonne volonté. Désillusion.

 

Face à l'échec les trois gugusses entreprennent la restauration de leur maison. Culture de leur jardin et révision des écoulements. Déboucher ce qui est encrassé. Le plus jeune descend dans une fosse pour effectuer le travail. Téméraire noblement motivé. En surface les deux autres demandent une cigarette à trois jeunes femmes qui passent. Échanges d'amabilités. Dans une secrète connivence. Ambiance souriante dragueuse et agréable.

 

Du fond de la fosse le jeune refuse de sortir du merdier. Il patauge avec foi et bonne humeur. Et rechigne à se dégonfler. Pour finalement céder et remonter avant que rien n'ait été réparé. Alors fondus dans la banalité recouvrée les trois compères feront pour le mieux afin que rien ne change.

 

Une image résiduelle en gros plan. Des barres de jambes très larges. Sous de grandes capes qui les recouvrent. Image tronquée. Énorme et impressionnante. Image saisie du sous-sol. Enkystée dans la surface des choses. Des pieds sans talons aiguilles profondément plantés sur des bases incertaines.

Il était une fois à l'ouest des esprits en déshérence.

 

 

 

Guy Aguenier

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 11:05

 

 

 

Otages du silence.

 

 

Un convoi d'inconnus. Captifs d'une erreur. D'un ennemi invisible. Envoyés spéciaux d'une mission impossible. Avec oublis. Omissions. Ruses involontaires.

Organisation improvisée. Pour garder le cap de l'énergie rebelle. On oublie ses bagages. Simulacre de catastrophe. Et c'est parti pour un voyage sans fin. Ni retour.

 

Expédition confondue avec l'extradition. Extraction du quotidien. Captation à double sens. Double peine. Dualité des sexes. Figures impromptues recomposées à l'infini. Juste pour la survie de l'espèce. Détails trompeurs en masque de gravité. Conviction de l'inéluctable. Lutte intime dans la complicité des non-dits.

 

Des éclats d'instant. Esquisse lumineuse. Le temps passe. Les provisions diminuent. L'épreuve oblige à se liquider. À se transformer. Transfigurer sa peine. Pour convertir les chances. Perspective du possible. Anonyme.

 

La panoplie s'enrichit d’inventions bizarres. On ne peut passer quand pièces démontées. Avec promesses de recomposition dans l'après. De l'autre côté. Dans l'autre monde à inventer. Modalités neuves à reconstruire. Réalité à reconsidérer. Avec les éléments des modules usés. Voire hors d'usage. L'impossible passe à l'action. Envers et contre le pire.

 

Recherche obstinée de la formule. De la molécule qui sauve. La recette d’un passé à réhabiliter. Dans le huis clos de la captivité. Le sens se renverse. L'incongruité se resserre en escapades verbales. Verbalise les mots en secousses de nuées blafardes. De nuits verglacées.

 

Le rêve cherche ses marques dans une nuit étoilée. Le fantasme d'une belle étoile. Une féconde du logis. Le songe s'efface dans l'écriture. La femme se perd dans le désir. La séquestre la mort. Entre appels et refus. Avec un point projeté au-delà de l'au-delà.

 

Épuisé dans le corps du texte. Un désir jette son ombre hors de portée du temps. Otage du silence. Dans l'insaisissable des brumes. C'est l'enfer dans l'envers du décor.

 

 

 

Guy Aguenier

 

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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 10:01

 

 

 

 

Multiplication des gènes dans le désordre.

 

 

La chaîne humaine soumise aux lois du désordre s'épuise. Elle risque une disparition imminente. On organise alors un sauvetage inopiné dans la pagaille des disparités de ses membres. On échantillonne les gènes. On les rassemble sur une ligne allant de l'origine jusqu'à la fin. Sans sélection.

 

On ramasse tout ce qu'on trouve. Dans un anti eugénisme supposé On mise sur la capacité des individus réduits à leur essence. Capacité à se reproduire ou plutôt à produire des espèces différentes. Dans la mixité des métissages.

 

La disposition des sujets éprouvette se fait en ligne. Une principale et une seconde parallèle en sauvegarde de la première. Sauvegarde du nombre et non de la qualité des individus. Il faut reconstituer les composants de l'être humain. Et mélanger le tout en le secouant dans la durée.

 

On vise l'éternité. Et puis on attend et on voit ce que ça donne dans les promesses de recomposition. Restructuration dans la multiplication des gènes. Individus distribués sans ordre. Dans l'aléatoire du hasard du couloir universel. On racle les fonds de tiroir pour rassembler toutes les espèces vivantes sur terre. Sans critères apparents.

 

On feint de retrouver la confiance dans l'évolution de l'espèce. Quand elle échappe à l'équation des prévisions humaines. On s'en remet au caprice du vivant. Rien ne peut être pire que ce qu'on quitte aujourd'hui pour demain.

 

Épuisés que nous sommes de rester les mêmes. De se reproduire en milieu fermé confinés en consanguinité. On arrache à l'esprit ses sempiternelles barrières. Le regard se livre en toute confiance à l'horizon. En l'espèce à cet instant précis de son histoire l'humanité n'a pas d'autre chose à faire. Ce n'est plus l'heure du choix ou de la réflexion c'est l'heure de l'action consciente résolue. On fonce dans la foi du désordre organisateur.

 

On met les sujets en présence et on attend les réactions. La désintégration des individualités recomposées ouvre la voie à un repeuplement gigantesque sans prétention. À la mesure de l'au-delà de l'homme. Mondialisation génétique régie par le non choix. Pas de tri dans les pièces de l'expérience. Tout ce qui traîne fait l'affaire.

 

On aboutit à une arche désespérée. Dernière tentative de représentation de l’humain dans l’urgence absolue. On s'affranchit des us et coutumes. On taille dans le vif du sujet. On attrape. On vole les ingrédients hétéroclites nécessaires. On dévalise les supermarchés de la vie ordinaire pour les besoins de la cause. On réquisitionne et on observe seulement. On s’éclipse dans le temps pour devenir témoin des réactions à venir.

 

Réactions civiques chimiques eugéniques sans savoir. Glissement dans la confusion des nouveaux spécimens. Ouverture sur l'extrême des différences. Enfin la révolution culturelle absolue. Attendue. Avec des craintes de représailles des autorités bienpensantes.

 

Dans ce temps un couple vit sa vie dans un foyer tranquille. Dans un Nouveau Monde en reconstruction. Accepté comme violent cette fois. Enfin une découverte qui bouleverse la partition des renaissances. De nouvelles alliances. Visa pour un aléatoire serein. Tranquille malgré tout. L'herbe reste verte et les arbres jouent leur rôle. Les oiseaux enchantent le cœur  des amoureux et des autres. Chacun vit sans se soucier du chapeau du voisin. Rien ne va mieux mais ça bouge.

 

 

 

guy Aguenier

 

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 17:17

 

 

Dame blanche.

 

 

Tentative de passe plus ou moins licite. D'essais à marquer d'une croix. De sac de nœuds en tout genre. De sable détaché de la plage. De linge sale passé sous silence. Livré au vis-à-vis des uns et des autres. Sans échanges ni buts précis. Juste marquer des paniers virtuels. Autour d'hypothétiques jeux bêtes.

 

La horde humaine recherche un sens à ce qui n'en a pas. Qui contre qui. Qui avec qui. Confusion des partenaires. Dans une virtualité à bout de souffle. Tout le monde s'ennuie. Se perd en conjectures bouffonnes. Personne ne s'y retrouve. Et heureusement en somme.

 

Quand on a fini de jouer on se rencontre entre gens sérieux. Autour d'une table. D'un autel. Partout où le trouble se joue. Panégyrique de simagrées sans finalité. En réalité on attend une invitée surprise. Ou plutôt une surprise s’invite.  Je parle d'Arlésienne. Toujours la même. Dame blanche drapée de dignité hautaine. Celle qui n’en finit pas de ne jamais arriver.

Le panurgisme se prosterne. La fée rayonne devant ses ombres. Qui cherchent une place. Ou espèrent un rôle. Une raison à leur vie. La prêtresse échafaude des stratégies ambigües. Voile le secret. Court pour tous en tous sens. Abuse les témoins qui attendent leur provision d'illusions.

 

On grimpe au rideau. Escalade les échines. Rêve tout sauter. Mais personne n’ose. Ou plutôt ne peut. Trop vieux ou trop timide. L’assemblée s'essouffle. S'enfonce dans la nuit. La dépression profonde. Au fil du temps les bras s'alourdissent. Le désespoir pèse de plus en plus. On réveille les vielles passions. Les envies en suspension. La désespérance en pointillé. Entre duperie et forfanterie. Personne ne touche la divine absente ni de près ou de loin.

 

Finalement la balle se confond avec le joueur. Il faut arpenter la démesure. Pousser l'ascension jusqu'à l'inaccessible. Jusqu'à trouver un deuxième cochonnet pour dupliquer la chance. Et compliquer la partie en évitant qu'elle ne finisse. On joue alors hors cadre. Et promulgue des lois extrêmes. Juste pour mettre l'impossible dans le panier. Extraire la balle du but. Tirer au cul sa flemme. Se trouver plein d'une autre. Hors de soi. Fantôme conçu pour tromper la réalité. Construction sur la supposition d'une transcendance. D'une voie surnaturelle.

 

Inaccessible peau de femme. Étrangère à tout. Et surtout à elle-même. En fuite vers l'incertain. Sans finalité ni forme identifiable. Les dés sont jetés. Pipés de défaillance. La virginité est abusée. Elle se cache sous des oripeaux de lumière. Aveugle les crétins qui s'y frottent. Comme les vieux qui font semblant d'y croire.

 

 

 

Guy Aguenier

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 16:30

Temps d'ici.

 

 

Partir très loin. Pour s'achever tout près. Mythe d'un mal sur parterre d'innocence excitée. Performance délirante aux dépens de tous. En dépit du bon sens. En dérision refoulée.

Des kilomètres de bouderie sur des nectars de verdure. En surface illimitée. Au cœur d'une réalité insignifiante. Boîte de pandore aux accents enchanteurs.

Maîtres et Marguerites en herbe. À l'aube d'une saison en enfer. Des sièges à ciel ouvert à l'infini des cimes. Règne des nombres premiers. Sur partition de culs empoilés de destins discordants. Hétéroclite rassemblement. Mijoté à feu doux sur lit de méprise générale.

Trois coups venus d'ailleurs. Ouverture d'une pièce montée de désirs associés. En chaîne éruptive. Huis clos des cœurs atteints de foudre de part en part. Balancés hors limites. Actant campé sur ses illusions. Parti très loin se restaurer. Pour s'arracher au temps d'ici. Pour sortir du maintenant des doutes.

Familiarité sans partage véritable. Promulgation de délires exemplaires. Hasard dégueulé de verdicts assermentés. Vanité des forces publiques. Tyrannie d'assemblée bigarrée de tous contraints. De tous contre un.

Concentration de négatif dans le prototype d'un seul type. Soumis au partage. Livré à la lapidation. Mis en fragments interprétés sur des œufs. Quand les poules tuent leurs petits. Pour se préserver. Pour conserver l'essentiel. À ne ne pas partager.

Thèmes d'un crime passionnel. Les bonnes humeurs s'entendent pour museler l'évènement. Faire taire les consciences. Racontez une histoire pour déjouer la réalité d'une dérive affirmative. Paillettes d'effroi dans le sexe de toute chose.

Partage goulu dans la disparité des rôles. Lutte du lourd contre le volume. Du délire contre la déraison. Le conformisme contre le dénuement. Du relatif contre l'absolu.

Mise en scène impossible. Mise en scène tout de même. Avec des égos trop lourds. Un plateau instable. Des avalanches interminables dans la fissure de l'instant. À partager sans mesure. On répète des durées illimitées. Des performances illusoires sans début ni fin. Obsessions en chantier sans cause avouée. Ni but apparent. Jusqu'à extinction des feux.

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 10:34

 

 

 

 

Mariage à débordement

 

 

Mariage à débordement chez un proche parent ami. Analogie familiale ou l'excès cache un défaut à dissimuler. Sous peine d'exclusion. On menace quelqu'un d'une sanction pour éviter que l'autre ne la réclame.

 

La fête est orgiaque. Les purées explosent partout. Sur les tables les murs et les meubles. Les crèmes coulent à flots sur les jabots engorgés de traîtrise. L'hypocrisie du dépit se répand jusqu'à polluer les musiques ambiantes. Air saturé d'insanités.

 

L'ennemi est extérieur. Le lieu clos tente de sécuriser la tablée d'ingénus. Tous se goinfrent de mensonges pour se faire cracher une vérité. Fantôme dissimulé dans les panses régurgitantes de taches de honte héréditaire. En tout genre. Ça dégueule partout. Le service est débordé. L'anarchie règne dans la galerie dégénérée d'un passé indifférent.

 

Pas de plaisir sans réplétion. C’est le règne de la satisfaction animale. On dévore juste pour le plaisir d'avaler. De dévorer. D'oublier.

 

Un inconnu débarque en marge de la cérémonie. Familier de l'assemblée il cherche à se restaurer. Mais il ne reste plus rien pour la faim d'un autre. Tout est clos. Verrouillé en garantie de satiété. L'étranger pris à partie est accusé de trahison. On le charge des maux refoulés des autres. C'est lui le responsable de la débauche gargantuesque. C'est lui qui a détourné l'essentiel à partager. C'est lui qui s'est grugé et qui plombe le monde de sa cupidité coupable. De sa soif de vengeance. Il est repéré comme bouc émissaire des expressions obscènes échangées en reproches sanglants.

 

Les fusées verbales s'inscrivent indélébiles sur le fond des culottes. Font des taches marronnasses sur les assises. On se sent péteux de la merde des autres. Et la mise à mort se fait en parfaite harmonie du chaos endormi. Dans une léthargie collective.

 

Pas d'oreiller pour celui arrivé trop tard. Après la partie. La place est prise et l'ami d'hier est devenu l'ennemi de demain. En rancune farouche. Avec de la cruauté jusqu'à l'os. Même refrain depuis l'origine.

 

Aucun remède dans le concert des anicroches. Des exclusions définitives seulement. Le temps effiloche tout même l'humeur. Le fond de l'œil à troué le regard. L'envie est débarquée du tableau avec pertes et fracas. Des souvenirs d'amitié peuvent çà et là tenter de reprendre la main. Pour de nouvelles alliances.

 

Une petite amie oubliée lui tend son oreiller. Avec ses petits trous qui se prêtent aux baisers. Mais le climat est tari de blessures intimes. Le réveil éclate avant que le jour ne se lève.

 

On oublie les jouissances passées présentes et futures. Seule la honte révèle au grand jour la faute qu'on croit avoir commise. En complicité d'intérêts dévoyés.

 

Mis à nu le corps se cache dans son symptôme. Pour échapper à la verge vengeresse. Un brin de folie étranglée ravage les velléités de retour à une lueur de sincérité.

 

 

Guy Aguenier

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 06:57

 

 

Un hôtel au cœur du vide.

 

 

Au-delà des images. Des personnages indéfinis. Dans une abstraction discutable. Entre désastre et bienveillance. On imagine un hôtel planté n'importe où dans une immonde campagne. Dans un quartier de grandes villes. On va on vient on erre. D'une piste à un terrain de jeu. Un champ de courses. Un stade. Hippodrome avec de beaux étalons et des désirs plein les paddocks.

 

Un escalier à descendre ou à monter. Un terre-plein pour une manœuvre indélicate. Une automobile pour rejoindre la grande route. Celle qui est déserte. Où arrivent des bolides comme des ouragans. Comme la vie dans un sourire. Les promenades dans des villégiatures incertaines. Dans les couloirs ou des souterrains. Aussi des pistes de danse. Des voies d'accès à des compétitions. Des activités jaillies d'une imagination en crise. Sans point d'appui. Quand descentes et montées se confondent.

 

Un sujet qui parle ou se tait. Un objet qui en vaut un autre. Qui se confond dans le paysage. Avec en prime le mouvement. Mouvement perpétuel d'un objectif dérisoire. Un projet virtuel. Perdu dans les détails d'une obsession. Drôle de drame.

 

Avec une femme bien sûr. Séduisante bien entendu. D'allure vaporeuse dans le brouillard d'un désir burlesque. Des impressions colorées sur des fonds sans lendemain avec des rangs impossibles à tenir. Et l'incertitude qui court après une erreur cachée au fond d'un oubli. C'est l'hôtel au coeur du vide avec un gros mot à tous les étages. Zut!

 

 

 

 

Guy Aguenier

 

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 10:05

 

 

Rendez-vous raté.

 

 

Sur place les acteurs sont là et quelque chose cloche. Une disjonction. Un décalage dans l'espace et le temps des protagonistes. Les tentatives de rattrapage sont vaines. Les accès périphériques sont bloqués par une panne des transports. Impossibilité de circuler. Cependant quelque chose d'un désir étreint le tableau. Trace la scène et établit des balises inviolables.

 

Elle est présente et très floue. Comme traversée de mille autres d'elle-même. Elle n'est pas reconnue dans son unicité. Comme elle ne reconnait pas celui qui la visite.

Le tout explose en débris divers. Partout des sacs et des poubelles. Des containers à vider. Des jeunes qui attendent le ramassage des ordures.

 

Séances perdues dans le désert des solitudes. Deux sans leurrre. Heureux héros. Lourd présage sur le lendemain. Ils se regardent sans rien se dire. Partagent une gêne. Rencontre fatale sur un champ après la bataille.

 

Jeunesse testée pour ses aptitudes à poser des questions. À réussir à ne jamais y répondre. À réussir à quitter. C'est le jury qui demande au candidat ce qu'il lui doit. C'est le monde à l'envers. Un monde de débris d'histoire de partout impossibles à rassembler.

 

Des attentes interminables. Des attentes de riens. D'un rien qui tarde à se produire. Puis ça explose pour le grand bien de tous. Comme un orage libère l'énergie prisonnière du silence. Qui ouvre l'atmosphère des nuages sans papiers. Les abîmes courent après les mots cachés. Cachés dans des silences trop secs pour tomber de leur piédestal. C'est le chantier des nuits turbulentes. Quand tout est en proie au rien. À l'incertitude affirmée.

 

Ça explose hors des mots. Hors d'haleine. Loin de tous les prénoms qui viennent à l'esprit. Des noms qui ébouillantent les déceptions. Festival d'imposture. Exploitation des gisements de secrets. Monde malade d'exister. C'est le suicide d'une énigme qui explose à la face d'un quiproquo. Curiosité béate sans fondement. On rêve de toujours recommencer la même comédie pour garder les cérémonies du souvenir sous le coude. La parole s'use sur des papiers rongés de sueurs froides.

 

Révolte des murs qui en ont trop entendu. La peinture se décolle. Les graffitis fleurissent. C'est le printemps des éclosions. La fièvre retrouve ses couleurs. Orgie de détails ravalés de justesse. Pour échapper à l'outrance des bavardages. Crie. Écris ou tais-toi. Le rendez-vous est raté. C'est tout ce dont il faut se souvenir. Et ce sur quoi on peut écrire ou penser.

 

 

 

Guy Aguenier

 

 

 

 

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7 janvier 2015 3 07 /01 /janvier /2015 15:02

 

 

 

Cri de chair et d'oubli

 

Quand la terre est solide un cri trouve un corps à traverser.        Support déployé dans l'immensité du jardin des sens. Le jeu des membres s'exerce sur la gamme des instants éternels. Le débat se fait sans appel d'offres.

La cérémonie est claire au-delà de la forme. Les chichis au rancart attendent leur revanche. L'ingénuité première oublie vite son innocence dans l'usure des premiers baisers.

Temps marqué de cicatrices vivantes. On garde un soupçon de rire pour masquer le souci des malentendus de sourds. Un au-delà en manque se dérobe sous le vêtement. Sous le sceau de la confusion le désir cherche tendrement la sortie. Il trouve un caveau qui le reçoit en silence.

Les réveils sont ardus quand l'hiver est venu. La fraicheur des nuits rigidifie le souffle trop court. On s'absente alors avec un certificat de complaisance. Les froufrous au chômage sont vendus aux enchères sous le manteau. Le mannequin sur mesure libère son excellence avec regret. Il porte aux nues les exploits d'autrefois. Il donne le change aux tricheries.

Il se voit sur pied grandeur nature dans la galerie des icebergs. La belle occasion ne se trouve plus. Tout s'échange au rabais. On court d'un marché à l'autre pour atteindre les soupirs.

La culotte se dégriffe. Les agrafes perdent le secret des agilités. On colle à la peau pour s'accrocher à la vie. La sagesse n'a plus la servitude de passage obligé.

Les jouets du sexe sont de retour au pays de l'enfance. On joue au docteur pour soigner l'âme perforée. Les mots perdent le secret du silence. Les nuages emportent les rayons oubliés loin des lumières.

Le portemanteau orphelin est vendu par inadvertance. L'absence se mesure à l'aune du vide. Histoire racontée dans les romans du crime d'une hypocrisie dissimulée pour limiter la perte. Les lunettes ne voient plus les larmes qui s'échappent. Le lointain s'éloigne à grand cri d'oubli. Dans l'absence de la chair.

Le sentiment grignote sa tartine dans un thé d'antan brulant. On raconte son rêve pour oublier le présent. On fait l'appel des absents pour se convaincre qu'ils ont toujours tort. Parodie du passé en singerie d'aujourd'hui.

Rictus facétieux dans les rides persistantes. Les bijoux de la casse se fondent en étourderie. On oublie d'éteindre pour faire croire qu'on est toujours présent.

Les simulacres ne sont pas dupes de leur forfanterie. L'émotion s'échappe des clochettes enrouées. Il ne reste que le cliquetis de la pendule pour souligner l'attente. D'une limite. D'un dernier métro.

La vie taquine croit encore à une seconde chance. Mais sur le champ de tir les lance-pierres ont perdu l'élasticité du rebond. Alors on plonge dans les affres d'une miséricorde confisquée par un Dieu moqueur.

 

 

 

 

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 15:53

 

 

Carnage du désir

 

 

Affrontements sanglants d'un clan d'hommes contre un panel de femmes furieuses. Voyage bestial dans le bocage du désir refoulé. Question dévoyée perdue dans la pagaille des hostilités. Le brassage d'émotions brouille la clairvoyance du rêveur. Les lignes se brisent s'affirment et disparaissent.

 

La vision vacille devant la violence de la rencontre. Les éléments se télescopent au point de fusionner. Les esprits s'échauffent les corps viennent se briser sur le rocher des solitudes infernales.

 

Un mouvement de fond bouleverse l'ordre acquis des fausses sagesses. Les armes s'activent de fulgurances meurtrières. L'affrontement efface les différences longtemps crues étanches.

 

Dans la mêlée plus rien ne se reconnait dans un sexe comme dans l'autre. Les identités ont revêtu le masque du phallus en éruption. La cité se recouvre des cendres du passé. Les larves posthumes se camouflent dans le combat.

 

C'est une lutte à mort en chemin de croix de jouissance. Les dégâts collatéraux sont considérables. Les paillotes endiablées du sommeil d'été volent en éclats.

 

L’univers démonte son chapiteau pour des velléités nomades. La construction n'a pas encore trouvé son terrain d'entente. Les plaies sont vives et la rancœur git à cœur ouvert.

 

La déception des plaies réclame un délai pour la régénération des silences à venir.

 

 

 

Guy Aguenier

 

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