Le blog de Guy Aguenier

Et moi ! et moi !

Quand j'écris. J'oublie de m'ennuyer. Ça fait bizarre. Ce n'est qu'un sursis de courte durée. Contrat d'une page avec une muse usée. Ironie de me voir gratter si bas ce que j'imaginais voler très haut.

Aussitôt couché le mot vous endort. Le rêve retors vous chahute dans ses chariots. Silence. On dort. Une rime sonne. Et je cours lui ouvrir. C'est un éclat de verve. Qui hurle. Et moi et moi. Broyé de mauvais goût. En chagrin de pitié.

Je retourne aussitôt. Sans broncher. Me coucher. La nuit avance. Impitoyable et sans raison. Le temps m'a débranché de ses saisons obscènes. Le mouton se compte de tout autre façon. Jusqu'à ce que l'inspiration revienne.

Guy Aguenier

Clouée à une fièvre patibulaire la vie révise sa torpeur. La canicule de l'être  étouffe une humanité souffrante. Ineptie d'un état contre un autre en querelle de voisins.

Le bien-être noie son chagrin dans une lie mécréante. La jouissance découche dans l'ombre de son absence. S'immisce dans la sérénité morbide du non pensant.

Vacuités ténébreuses des félicités ennuyeuses. Idiotie d'un instant sur partition d'idées creuses. Air de rien. Dans le miroir inversé de l'amour. 

Génie supérieur de la fausse vérité consumée. Pensée fugitive sans-abri à l'écart de l'esprit. Pièce hybride détachée du contexte. Hors sens.

Lumière en poésie d'illusion. Silence des impressions pour taire les émotions. Dynamique lointaine perdue dans les migrations. Sortie du tréfonds. Une âme sans histoire.

Guy Aguenier

Cervelle qui roule

Échapper à l'ouragan du délire.

Panique en secousses hideuses

De muscles dessertis de fonction.

Vertige sans oubli ni ivresse.

Une forme coule à flots.

Sur un décor cinglant.

Les sirènes de l’abandon

Noient cris comme larmes.

J'ai jeté aux oubliettes.

Les derniers espoirs.

Des filets de mémoire. 

Vase de culture desséchée.

Une moisissure d'amour en plus.

Miroir d’une nuit fracturée.

Bribes de temps sur l'horizon.

La perversion a planté sa grève.

Mon stylo sens l’obscurité.

Je me ronge de la tête aux pieds.

La terre n’a pas été solide.

Mes germes n’ont jamais poussé.

Tandis qu'à grands pas futés

Je labourai l’avenue du souvenir.

Les chaînes rouillées

Ont eu raison de mes rêves.

Qu'elle vue assez sotte

Aurait la pensée d'une chambre.

Il n'en reste qu'un trace 

Cachée sous les coussins du jour.

Flanc penché tiède de sueur.

Peur sur les draps sans appel.

Cervelle qui roule 

Sur des voies sans issues.

J’hurle à la mort du désir.

La séance s’amuse à tout perdre.

Bientôt la prochaine station.

Je descendrai pour ne rien voir.

J'irai d'où viennent les marins.

Avec mes mains jusqu'aux étoiles.

Je déchirerai mes larmes.

En chuchotant le cantique de la fin.

Sans ouvrir le placard du désert.

Je reprends l'escalier de la veille.

Et marche désormais en silence.

Vers un demain sans penser à rien.

Orange amère.

Derrière les barreaux les fruits sont amers. Même l'orange. Avec arrière-goût de passion. Voit rouge. Avant l'explosion des tensions extrêmes.

Servi en feuilleté de confettis. Sur fond de confusion. Les coûts sont frappés. De monnaies pré-sonnantes. Embûches versées au menu des conversations.

On entretient de savants rapports. Pour ne pas être. En suspicion. En rémission des protestations. Expulsion accordée. Fonction préalable aux sentiments futurs.

Frustrations dispersées. On cueille sur pied la sortie. Avec écart de conduite. Sans égard aux conclusions. Commentées sans modération.

guy aguenier

Faux plis.

Espace d'incertitude. À l'orée d'un refus. Ignorant. Tant la paix que le cœur. Sombre errance en rase pensée. D'une mémoire désertée. Accablée de suffisance.

Espace faussement vide. Cachottier de rigidités. Souffrance profonde. En refus de voir. La flamme qui se cache. Et consume en coulisses la charpente de la chair.

Cruel abandon qui persiste. Et signe un décalage. À jamais installé. Pour arracher le cri d'une détresse. Profonde sur les rives de l'ennui. Agitation générant des barrières.

Éloignement de tout. Sujet jeté dans l'arène. Dévoré de solitude. Angoisse. Folie du vent. Esprit camus sans gloire. Erreurs sans pitié. En faux plis d'entendement.

Guy Aguenier